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UN VOYAGEUR

morial, il y a eu au Nord-Ouest des joueurs de violon pour faire danser. Chez les sauvages le violon est connu depuis que les blancs ont pénétré dans ces contrées. Boire, sauter et chanter après les heures de travail, était, pour les voyageurs du Nord, l’amusement favori.

Les gens de la compagnie du Nord-Ouest, qui se tenaient toujours à l’affût pour épier les mouvements de leurs ennemis, trouvèrent la circonstance favorable pour pénétrer dans le fort, et faire prisonniers tous ceux qui s’y trouveraient.

À la tombée de la nuit, pendant que le bal allait avec le plus bel entrain, et que les danseurs ne songeaient qu’à la joie, voilà que tout à coup les gens du Nord-Ouest sortent de leurs retranchements et s’avancent jusqu’à la porte du fort de la baie d’Hudson. Le fort était fermé, mais les palissades n’étaient pas infranchissables. Aucune sentinelle ne gardait la porte. Escalader les pieux fut l’affaire d’une minute, et trente vigoureux gaillards s’élan-