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UN VOYAGEUR

partaient par troupes de deux à trois cents, gais et insouciants de l’avenir comme s’ils avaient eu l’assurance de ne jamais plus manquer de rien.

Dès qu’ils arrivaient sur les traces des buffalos, ils plantaient leur tente, où ils installaient les femmes et les enfants qui les avaient suivis ; puis, sous les ordres d’un chef, élu pour la saison, les cavaliers donnaient la chasse aux animaux.

Une course durait environ vingt minutes, pendant laquelle un bon cavalier abattait une dizaine de bœufs, qu’on se hâtait de dépecer sur-le-champ. Une fois ce travail fini, les hommes passaient leur temps à causer, étendus sur l’herbe de la prairie, ou faisaient des paris pour des courses à cheval. La saison s’écoulait ainsi, et vers la fin de l’été la caravane revenait avec des charrettes chargées de viande pour l’hiver. Pendant l’automne on faisait la pêche au poisson blanc dans les lacs et les rivières. Quelquefois la pêche manquait