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Page:Dugas - Un voyageur des pays d’en-haut, 1890.djvu/135

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DES PAYS D’EN HAUT

chez un colon ; la faim seule les poussait à cette visite. Lorsqu’ils eurent mangé, bu et fumé, ils se mirent, selon la coutume sauvage, à raconter leurs exploits.

Après qu’ils eurent épuisé leur répertoire, ils se retirèrent, laissant la famille allemande passablement intimidée de leurs propos. En mettant le pied sur le seuil de la porte, ils aperçurent un bœuf qui paissait tranquillement à quelques pas de la maison. Aussitôt l’un d’eux interpelle son compagnon, et lui dit : « Toi qui te vantes d’être brave, tue donc cet animal. » À peine avait-il porté le défi, qu’une flèche décochée par un bras vigoureux abattait l’animal.

Le pauvre Allemand maître du bœuf voulut se plaindre ; le temps était mal choisi ; les trois Sioux se jetèrent sur lui, le couteau à la main, et en moins de cinq minutes le chef de la maison, sa femme et ses enfants gisaient sur le sol. Ce fut le signal. Enivrés par l’odeur du sang, les trois Sioux coururent aux