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UN VOYAGEUR

Quand Jean-Baptiste, dont nous allons nous occuper, eut atteint l’âge de 12 ans, son père, qui n’avait pas le moyen de lui donner une terre, songea à lui faire apprendre un métier, pour le mettre en état de gagner sa vie. Il le plaça à Montréal chez un maître maçon nommé Larochelle, et là, tout jeune qu’il était, Jean-Baptiste commença à manier la truelle et l’équerre.

Pendant quatre ans, il fut apprenti maçon. Soixante ans après avoir quitté Montréal, il se souvenait encore des maçonneries auxquelles il avait travaillé, et il prétendait que personne n’avait fait de meilleur travail que lui, ni rien bâti de plus solide.

Cependant ce genre de vie ne pouvait convenir à son caractère ; il avait besoin d’émotions, et la monotonie du cordeau alignant des pierres l’exaspérait ; il songeait à se trouver une autre carrière allant mieux à ses aptitudes et à ses goûts, quand une circonstance favorable se présenta d’elle-même.