rappeler le passé ; il m’a souvent raconté des aventures de voyageurs. Sa mémoire était heureuse, et il se souvenait d’une foule d’incidents arrivés soit à lui-même, soit à ses compagnons, alors qu’il habitait le Nord-Ouest. Sa vie ressemble à celle de tous nos anciens Canadiens engagés au service des compagnies de traite.
L’existence de quelques-uns a pu être plus mouvementée que celle de quelques autres, mais, en somme, ils avaient tous à supporter les mêmes misères et à courir les mêmes dangers ; de sorte qu’en lisant la biographie de Jean-Baptiste Charbonneau, on aura une idée assez exacte de la vie que menaient tous nos trappeurs des pays d’en haut.
Dans sa longue carrière, Charbonneau s’étant trouvé mêlé à des épisodes très intéressants de l’histoire du Nord-Ouest ; je profiterai de cette circonstance pour faire connaître certains faits qui ne s’éloignent pas trop du petit cadre que je me suis tracé.