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UN VOYAGEUR

nière sommaire et arbitraire, dès qu’il s’agissait de venger la compagnie.

En 1796, un associé de la compagnie fut tué par un sauvage près d’un poste nomme Cumberland House. Tous ceux qui ont voyagé dans le Nord, savent que de tout temps les sauvages de cet endroit ont été d’un caractère timide et craintif, se soumettant sans résistance à ce qu’on exige d’eux, et par conséquent fort éloignés de se porter à des actes de cruauté sans provocation. Il fallait donc, pour tuer un officier de la compagnie, qu’ils eussent été poussés à bout par de mauvais traitements et par des injustices criantes. Quoi qu’il en soit, la compagnie jugea qu’il était essentiel de ne pas laisser ce meurtre impuni. Sans s’assurer qui était le coupable, on s’empara d’un sauvage qu’on supposait être l’assassin, puis, sans forme de procès, M. McKay le coucha en joue avec son fusil et le tua sur-le-champ. On en prit un de la même bande que l’on pendit à un arbre voisin du poste.