Page:Dugas - Un voyageur des pays d’en-haut, 1890.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
DES PAYS D’EN HAUT

C’était en l’année 1812 ; les Américains, comme on le sait, jetaient alors des regards d’envie sur les rives du Saint-Laurent, et formaient le dessein de faire passer le Canada sous le drapeau étoilé.

Le gouvernement anglais fit un appel à la jeunesse canadienne, et Charbonneau, heureux d’échanger la truelle pour le fusil, et le tablier pour l’uniforme du soldat, courut s’offrir pour défendre le drapeau britannique menacé.

Si, au physique, Charbonneau n’était pas d’une stature gigantesque ni d’une force herculéenne, il était, au moral, d’une ardeur et d’une intrépidité sans pareilles. Jamais la vue du danger ne le fit reculer. Prompt comme la poudre quand son amour-propre était piqué, il se serait fait tuer pour accomplir un devoir. Il était taillé pour jouer sa vie sur un champ de bataille.

Jean-Baptiste s’enrôla donc gaiement dans la compagnie du capitaine Wilbrenner, de