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subsistance, on lui prêtera même, à des taux faciles, certaines sommes d’argent. Il y aura dans chaque colonie une ferme-modèle où l’on pourra se renseigner, trouver des animaux de race et les machines trop dispendieuses… On n’est tenu à verser le premier paiement qu’après trois ans, et l’on aura vingt ans pour s’acquitter. »

Voilà qui s’appelle une affaire ! On veut des colons, on prend les moyens d’en avoir, on en aura. Voilà ce que peut faire une simple compagnie de chemin de fer, c’est ce que ne fait pas Québec !… Veut-on savoir les plans de l’Ontario ? Ils se lisent tout clairs dans la Gazette du 9 février 1917 : des lots de quatre-vingts acres, dont dix de nettoyées, seront distribués gratis. On paiera des gages raisonnables à ceux qui suivront le cours d’apprentissage de Monteith, et l’on avancera jusqu’à cinq cents piastres pour l’achat du matériel de ferme et les bâtisses, en prenant une hypothèque (à lien) remboursable en vingt ans à 6%, à partir de la troisième année.

Au Manitoba, « le Ministère provincial a inauguré un nouveau système pour venir en aide aux colons qui n’ont pas l’argent nécessaire pour se monter un troupeau : on leur fournit des bovins sur hypothèque. »[1]

Dans Québec, qu’allons-nous faire ? Pourquoi ne pas défricher quelques acres sur tous les lots ? bâtir des huttes, ou du moins dans chaque canton, une grande maison centrale qui serve de pied-à-terre aux défricheurs, d’habitation au missionnaire et d’église provisoire, puis de maison d’école ? Cette construction de huttes est une affaire de rien pour une équipe d’hommes engagée ad hoc, tandis que ce sont deux cents entreprises pour deux cents colons de s’en bâtir chacun une. Pourquoi ne pas fournir sur place des

  1. La Gazette agricole, octobre 1916, p. 911.