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CONCLUSION

Nous avons étudié à la course quelques motifs et quelques moyens d’activer la colonisation : les vivres coûtent très cher, les Alliés auront besoin de nos producteurs pour remporter la victoire, le monde entier est menacé d’une disette de blé. Il faut économiser, il faut produire. Nous devons semer nos terres le plus possible, et semer le plus de terres possible : la culture extensive des cantons neufs doit s’ajouter à la culture intensive, que nos gens goûtent fort peu.

La guerre finie, une forte production sera encore nécessaire, rappelons-nous la cherté de la vie de 1913-14 ; il faudra payer des taxes, placer les gens sortis des usines, tous les sans-travail qui courront les soupes et les besognes municipales, qui paraderont sur le champ de mars et agaceront la police. La colonisation de nos quarante-cinq millions d’acres de forêts arpentées permettra à beaucoup d’anciens fermiers repentants de s’assurer du pain et de l’avenir, et au recensement de 1921, d’arborer une population rurale plus nombreuse que la population urbaine.

Le long coulage des Canadiens-Français doit cesser ; nous ne pouvons pas toujours nous payer le luxe d’un émiettement annuel de quinze à vingt milles jeunes gens : notre petit peuple, s’il veut être fort, doit être bloc solide et non sable poudrant. Multiplions nos résistantes et irrésistibles paroisses au Nord, à l’Est et à l’Ouest, aussi nombreuses que le permet notre natalité, cette immigration providentielle que nous avons jusqu’ici tournée contre nous. Instruisons les jeunes et les pères de famille des facilités d’acquérir de belles fermes, crions cela partout dans une