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À TRAVERS LE TERRITOIRE


Des campagnes défigurées où le canon règne jusqu’aux montagnes du Sud, jusqu’à l’Océan, jusqu’au rivage étincelant de la mer intérieure, le cri des hommes blessés retentit à travers le territoire et, de par le monde, un immense cri semblable s’élève et lui répond.

Il n’est pas une ville française jusqu’où ne viennent saigner les blessures ouvertes sur le champ de bataille. Pas une ville française qui n’ait assumé le devoir de soulager une part de cette souffrance, comme elle porte sa part du deuil commun. Pas une ville qui ne puisse entendre, dans ses propres murs, un écho de la plainte majeure qui gronde et grandit là où le combat s’éternise. La guerre déferle sur toute la face du pays, et, comme le jusant, elle y sème des épaves.