d’intelligence et il rit à la dérobée. Legrand m’offre gravement une des cigarettes : c’est tout juste si Léglise ne pouffe pas de rire. Mais il sait bien cacher son jeu.
On l’a posé sur un lit voisin pendant qu’on refait son lit. Il y reste bien sage, ses deux gros pansements à l’air, et il chante une petite chanson comme celle des enfants au berceau. Et puis, tout à coup, il se met à pleurer, à pleurer, avec de gros sanglots.
Je le serre contre moi et lui demande avec angoisse :
— Pourquoi ? Pourquoi donc ?
Alors il me dit d’une voix entrecoupée :
— Je pleure de joie et de reconnaissance…
Oh ! je n’en voulais pas tant. Mais je me sens bien heureux, bien soulagé. Je l’embrasse, nous nous embrassons ; je crois bien que je pleure un peu aussi.
Je l’ai enveloppé dans un peignoir de flanelle et