comment toucher, tant il est enveloppé de pansements, mais qui vous laisse connaître un regard émouvant, humide et déjà égaré. Voici Lerouet, qui ne verra pas l’aube prochaine éclore entre les pins, et qui porte à l’endroit du cœur une plaie noire et verte. Et les autres, que je connais tous par le menu de leur infortune.
Comme il est difficile de penser à ce qu’ils ont été, aux hommes qui, il y a un an, marchaient dans une rue, hersaient la terre, ou écrivaient dans un bureau ! Le présent est trop aigu. Les voici, par terre, comme une belle œuvre outragée. Les voici ! Et la créature par excellence a reçu une grande injure : elle s’est adressé la plus grande injure.
Nous ignorons leur passé. Mais leur avenir existe-t-il ? Dans la majesté tragique de l’heure, je contemple ces victimes innocentes, et je pense qu’auprès d’eux on a honte de vivre et de respirer librement.
Pauvres, pauvres frères ! que pourrait-on faire, pour vous, qui ne soit insuffisant, indigne, médiocre ? Au moins faudrait-il tout résigner pour s’absorber dans la sainte et minutieuse besogne.
Mais non ! autour des couches où se joue votre drame solitaire, une sinistre comédie continue à