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laquelle Capuano prétendait prouver la vérité des hypothèses de Ptolémée.

Instruit sans doute par renseignement de saint Thomas d’Aquin, le Dominicain Sylvestre de Prierio montre plus de prudence. Professeur d’Astronomie à Pavie, il commente, lui aussi, la Théorie des planètes de Georges de Peurbach[1]. C’est en cet ouvrage qu’il nous laisse deviner son opinion touchant les théories astronomiques. Lorsqu’il décrit la forme que Peurbach et Regiomontan attribuent aux orbes du Soleil, « ils ne prouvent pas qu’il en soit ainsi, dit-il, et peut-être que ce qu’ils affirment n’est pas nécessaire.... Le Soleil donc possède trois orbes ; c’est-à-dire que l’on croit qu’il les possède ; en effet, cela n’est pas démontré ; on l’imagine seulement afin de sauver ce qui apparaît dans les cieux » .

Tandis que philosophes averroïstes et astronomes ptoléméens s’obstinaient, de part et d’autre, à attribuer aux hypothèses astronomiques une inadmissible réalité, les humanistes et les beaux esprits, qui donnaient volontiers dans le Platonisme, se ralliaient aisément, touchant la nature de ces hypothèses, au sentiment de Proclus ; leur dilettantisme et leur scepticisme, d’ailleurs, s’accommodaient fort de ce sentiment.

Giovanni Gioviano Pontano, de Ceretto, né en 1426, mourut en 1503. Son écrit intitulé De rebus coelestibus libri XIV fut imprimé pour la première fois à Naples en 1512 ; il fut reproduit au troisième volume des Opera de Pontano, en l’édition que les Aides donnèrent, à Venise, en 1519. Cet écrit astrologique eut sans doute grande vogue, car il fut maintes fois réimprimé avec les autres écrits de Pontano. Nous le citons d’après une édition [2] donnée à Bâie en 1540.

  1. R. p. Fratris Sylvestri de Prierio, Sacri ordinis Prœdicatorum, in novas Georgii Purbaghii theoricas pianetarum commentaria ; Mediolani, 1514 ; Parrhisiis, 1515.
  2. Joannis Joviani Pontani Librorum omnium,, quos soluta oratione composuit, Tomus tertius. In quo Centum Ptolemaei tententiæ, a Pontano è Greco in Latinum translatæ, atque expositæ. — Ejusdem Pontani De rebus cœlestibus libri XIIII.— De luna liber imperfectus Basileae MDXL. in fine ; Basileae, per haeredes Andreae Cratandri, Mense Augusto Anno MDXL.