Rhaeticus regarde[1] ces hypothèses comme tellement adéquates aux phénomènes, qu’hypothèses et phénomènes se jpeuyent échanger comme on peut échanger la définition et le défini : « Et vero gratiorem tibi utramque Narrationem fore spero, quo clariusartificumproposîtisobservationibus îta D. Praeceptoris mei hypothèses toiç cpatvofxévotç consentire videbis, ut etiam inter se tanquam bona definitio cum definito converti possint.»
Fidèle disciple de CopernicRhaeticus n’est ni Averroïste, ni Ptoléméen ; mais il conçoit de la théorie astronomique le même idéal que le Ptoléméen Capuano ou que TAverroïste Nifo. Un bon système astronomique n’est pas seulement un système qui sauve les phénomènes célestes et permet de calculer avec précision le mouvement des astres, c’est, en outre, un système construit sur des hypothèses qui ont leur fondement dans la nature même des choses.
De la préface d’Osiander a la réforme grégorienne du calendrier.
Le livre même oix Copernic exposait sa théorie astronomique
publiait, au sujet des hypothèses qui portent cette
théorie, des idées absolument opposées à celles qui semblent
avoir inspiré Copernic et Rhaeticus. Ce livre, en effet,
s’ouvrait par une préface anonyme qui portait le titre suivant :
Ad lectorem^ de hypothesibus hujus Operis.
« Je ne doute point, disait cette préface, que la renommée
n’ait déjà répandu la nouveauté de l’hypothèse admise
en cet Ouvrage, hypothèse selon laquelle la Terre est en
mouvement tandis que le Soleil demeure immobile au centre
du Monde ; je ne doute pas, non plus, que certains érudits
ne s’en soient véhémentement offensés et qu’ils n’aient
jugé mauvais que l’on troublât les disciplines libérales fermement
établies depuis longtemps. S’ils veulent bien, toutefois,
peser exactement leur jugement, ils trouveront que
l’auteur de cet Ouvrage n’a rien commis qui méritât d’être
repris.
- ↑ Rhaeticus, Op. et/., Quomodoplanetae abecliptica discedere appa. reant ; éd. cit., p. 489.