de ceux que la Science moderne aura le plus de peine à secouer.
Cependant, hors des écoles péripatéticiennes, il s’est trouvé des
mécaniciens hellènes pour formuler, au sujet du mouvement des
corps, dans le vide ou en milieu plein, des principes sensés. Ces
principes, c’est dans les écrits de Jean Philopon, et là seulement,
que nous en trouvons l’énoncé formel.
De ces principes, Philopon était-il l’inventeur ? Si oui, Jean d’Alexandrie, dit le Chrétien, mériterait d’être compté au nombre des grands génies de l’Antiquité, d’être célébré comme un des principaux précurseurs de la Science moderne.
Il est plus probable, cependant, que le Grammairien n’a point créé la Dynamique qu’il professe, qu’il l’a reçue de l’enseignement d’autrui, qu’il a continué la tradition de mécaniciens alexandrins. Il n’en a pas moins le mérite d’avoir, seul parmi tous les commentateurs de la Physique d’Aristote, compris combien cette Dynamique contenait de pensées justes, combien celle des Péripatéticiens était erronée, d’avoir défendu la première aussi fermement, aussi sensément qu’il combattait la seconde. Un tel mérite n’est pas mince.