sixième gaine correspondait le second anneau dans l’ordre de la largeur ; le troisième en cet ordre était formé par les bords de la quatrième gaine ; le quatrième, par les bords de la huitième gaine ; le cinquième, pur les bords de la septième gaine ; le sixième, par les bords de la cinquième gaine ; le septième, par les bords de la troisième gaine ; le huitième enfin, par les bords de la seconde gaine.
» L’anneau correspondant à la gaine la plus grande était de diverses couleurs ; l’anneau de la septième était le plus brillant de tous : l’anneau de la huitième n’avait d’autre couleur que celle dont le teignait l’irradiation du septième ; le second et le cinquième, semblables entre eux, avaient une couleur plus fauve que celle des précédents ; le troisième était le plus blanc de tous ; le quatrième était rougeâtre ; et, dans l’ordre de blancheur, le sixième tenait le second rang.
» Le fuseau tournait tout entier d’un seul et même mouvement ; mais tandis qu’il éprouvait cette rotation d’ensemble, les sept cercles intérieurs tournaient lentement d’un mouvement dirigé en sens contraire de la rotation générale ; de tous, le plus rapide était le huitième ; venaient ensuite le septième, le sixième et le cinquième, tous trois égaux en vitesse ; aux compagnons d’Er, le quatrième cercle parut, par la vitesse de sa rotation, tenir le troisième rang ; il rétrograde [plus que tous les autres][1] ; le quatrième rang de vitesse appartient au troisième anneau et le cinquième rang au second anneau.
Le fuseau tournait entre les genoux de la Nécessité. Sur chacun des anneaux, une Sirène se tenait assise et, tandis qu’elle était entraînée par la révolution de l’anneau, elle émettait un chant d’une seule note ; et du chant de ces huit Sirènes, l’accord formait une harmonie,… »
Cette allégorie platonicienne avait déjà sollicité les commentaires des astronomes grecs.
Le platonicien Dercyllide, qui vivait au temps d’Auguste, avait composé un écrit intitulé : Περὶ τοῦ ἀτράϰτου ϰαὶ τῶν σφονδύλων ἐν τῆ
- ↑ Les mots : μάλιστα τῶν ἄλλων plus que tous les autres, ne se trouvent pas dans le texte de Platon ; ils sont dans le texte que nous a conservé Théon de Smyrne (a) ; qu’ils soient de Platon ou de quelque scholiaste postérieur, ils complètent heureusement la phrase de Platon (b) ; Mars est, en effet, de tous les astres errants, celui qui rétrograde sur le plus grand arc (c)
(a) Theonis Smyrnæi Liber de Astronomia. Textum edidit Th.-H. Martin, cap. XVI, pp. 200-201. Théon de Smyrne, Exposition des connaissances mathématiques… Éd. J. Dupuis, pp. 236-237.
(b) Theonis Smyrnæi Liber de Astronomia, Nota R (auctore Th.-H. Martin) pp. 365-366.
(c) Ptolémée, Syntaxe, Livre XII, cc. II-VI.