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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome III.djvu/160

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LE SYSTÈME D’HÉRACLIDE AU MOYEN ÂGE

XIV

L’HYPOTHÈSE D’HÉRACLIDE DU PONT AU XIVe SIÈCLE. — PIERRE D’ABANO

En la personne de Pierre d’Abano ou de Padoue, l’Université de Padoue nous offre, au début du xiv8 siècle, un érudit curieux de recueillir, sur toutes les questions scientifiques ou médicales, les avis des auteurs les plus divers ; parmi les compilations de Pierre de Padoue, se trouve un Lucidatur aslrologiæ, écrit en 1310, et dont la Bibliothèque Nationale possède une fort mauvaise copie manuscrite [1].

Nous aurons occasion, en étudiant les progrès de F Astronomie en Italie, de parler longuement de cet ouvrage. Pour le moment, nous nous arrêterons seulement à ce qu’il dit des mouvements de Vénus et de Mercure.

Après avoir exposé l’opinion qui met Mercure et Vénus entre la Lune et le Soleil, et l’opinion qui place ces deux planètes au-dessus du Soleil, Pierre d’Abano poursuit en ces termes [2] :

« Certains astronomes ont tenu une sorte de voie intermédiaire : ils ont placé Mercure et Vénus tantôt au-dessus du Soleil et tantôt au-dessous. Parmi eux, il en est qui ont démontré ce mouvement sans recourir aux épicycles et en se servant seulement d’excentriques qui se coupent ; c’est ce qu’indique Macrobe en son Commentaire au Songe de Scipion. En sorte que lorsque Vénus et Mercure parcourent les parties supérieures de leurs cercles respectifs, on doit les regarder comme placés au-dessus du Soleil ; lorsqu’au contraire, ces planètes décrivent les parties inférieures de ces mêmes cercles, on doit estimer que le Soleil se trouve au-dessus d’elles. La figure que voici la montre évidemment. »

Pierre d’Abano traçait, en cet endroit, une figure que ne reproduit pas le manuscrit que nous avons eu entre les mains. « D’autres », disait-il ensuite, « parmi ceux qui admettent cette sorte d’ordre intermédiaire, l’exposaient, je pense, non seulement au moyen d’excentriques, mais encore au moyen d’épicycles, car ils ont coutume d’user de ces deux sortes de cercles ». Parmi ceux qui devaient, dans l’hypothèse d’Héraclide du Pont, introduire à

1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. n° 2598.

2. Ms. cit., fol. 120, col. a.

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