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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE


nomique, composé par un latin, qui doive retenir notre attention.

Ce n’est pas que cet ouvrage, très court d’ailleurs, ait par lui-même une grande valeur scientifique ; il se borne à résumer ce que Ptolémée avait dit du mouvement des planètes, et la représentation qu’il en avait donnée au moyen des excentriques et des épicycles ; simplifié à l’excès, ce résumé n’est pas exempt d’inexactitudes qui devaient, au xve siècle, soulever les très vives critiques de Régiomontanus.

De cet ouvrage, nous ne citerons qu’un passage, celui qui est relatif à la précession des équinoxes. Aux divers écrits astronomiques que nous allons étudier, ’ le chapitre relatif à la précession des équinoxes retiendra tout particulièrement notre attention ; il est, en effet, plus que tout autre, capable de nous donner des indications sur l’ordre chronologique dans lequel ces divers écrits se sont succédés ; les plus anciens connaissent seulement, au sujet de cette théorie astronomique, ce qu’en ont dit Ptolémée, Al Fergani et Al Battani ; d’autres, venus après ceux-là, connaissent le système auquel sont attachés les noms de Thâbit et d’Al Zarkali ; d’autres encore, que nous ne rencontrerons guère avant le début du xive siècle, sont instruits du système proposé par les astronomes d’Alphonse le Sage.

De tous ces passages relatifs à la précession des équinoxes, le plus archaïque paraît être celui que nous lisons en la Théorie des planètes de Gérard ; le voici :

« Notez que les auges des astres errants sont entraînés vers l’Orient de 7 degrés en 900 ans, et d’autant de degrés vers l’Occident dans les 900 années suivantes. En ce moment, nous sommes dans le premier mouvement, en sorte qu’un certain nombre de secondes sont ajoutées à l’année. Albatégnius prétend qu’ils se meuvent toujours vers l’Orient d’un degré en 60 ans et 4 mois. Mais Alfraganus dit qu’ils se meuvent toujours vers l’Orient d’un degré en 100 ans. »

Gérard décrit ensuite, d’une façon très sommaire, les opérations qui permettent de marquer sur le Zodiaque la position de l’auge ou apogée du Soleil, puis il poursuit en ces termes : « Albaté-


    primeur anonyme est Florentius de Argentina ; les trois autres portent les indications typographiques suivantes :Bononiæ, per Dominicum de Lapis, i4 ?7- ~ Venetiis, per Franciscum Renner de Hailhrun, MCCCCLXXV1I1. — Bononiæ, per Dominicum Fuscum Ariminensem, MCCCCLXXX. — Enfin, la Theorica planetarum de Gérard de Crémone est comprise en plusieurs collections de traités astronomiques qui sont décrites par les ouvrages suivants : Boncompagni, Délia vita e aelle opéré di Gherarda Cremonesee ai Gherardo da Sabbionetta, Roma, i85i.—Riccardi, Biblîoteca matematica Italiana, parte prima, I, coll. 5gi-5g3 ; Modena, 1870.