seille, demeurant à Montpellier, ville située au pied delà montagne
Pessulano. »
»… Avant de se fixer à Montpellier, Jacob passa quelques années à Lunel. Nous ne savons pas quelle fut sa relation exacte de parenté avec la famille Tibbon ; niais ce qu’on peut affirmer, c’est que ce fut au sein de cette famille instruite qu’il apprit ce qu’il sut d’Arabe. La tradition de l’Arabe, vers le milieu du xiiie siècle, devait être bien affaiblie dans ces familles venues d’Espagne ; nous verrons bientôt notre Jacob avouer qu’il savait médiocrement cette langue… »
Il n’en fit pas moins de très nombreuses traductions. Bornons-nous à signaler très rapidement quelques-unes de celles qui n’intéressent pas l’Astronomie.
Il en est plusieurs qui portent sur des livres de Géométrie ; ce sont celle des Éléments d’Euclide, faite vers 1253 ; celle des Données du même auteur, accomplie en 1272 ; celle du traité De la sphère en mouvement d’Autolycus, terminée en 1273 ; enfin celle des Sphériques composés par Ménélas d’Alexandrie.
Une autre, qui intéresse la Zoologie, et qui fut terminée en 1302 ou en 1303, mit en Hébreu les commentaires d’Averroès sur les livres XI à XIX de VHistoire des Animaux d’Aristote.
Ni la Géométrie ni la Zoologie n’eurent la part de prédilection dans la pensée de Jacob ben Makir ; cette part, assurément, était réservée à l’Astronomie.
Parmi ses œuvres astronomiques se trouvent, d’abord, des traductions d’ouvrages théoriques. Ce sont celle de Y Abrégé de fAlmageste composé par Abou Mohammed Djaber Ibn Aflah (Géber), et surtout celle du Résumé d’Astronomie d’Ibn al Haitam, nommé Alhazen par les Scolastiques. Terminée en 1271 ou en 1275, cette version fut mise en Latin, au temps de la Renaissance, par Abraham de Balmès, comme nous l’avons dit autrefois [1].
De la préface que Jacob ben Makir a mise à sa traduction, nous avons alors produit un extrait où il nous conte comment il fut amené à entreprendre cette version. Un jour, il rencontra un étranger venu d’une terre éloignée ; cet étranger trouvait que les démonstrations du livre d’Al Fergani ne s’accordaient pas avec la nature des choses ; il pressa Profatius de traduire en Hébreu le Résumé d’Ibn al Haitham.
Cette anecdote est, pour nous, fort intéressante ; elle nous montre les astronomes juifs en proie, vers l’an 1270, au souci qui, peu
- ↑ Voir : Chapitre IX, § II ; t. II, p. 121.