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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome III.djvu/315

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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

Eu 1301, Jacob ben Makir reprit son traité du quadrant, le corrigea et en donna une seconde édition. Le texte hébreu de cette seconde édition nous est connu ; de plus, l’existence de ce texte et la date où il fut composé nous sont indiqués par la traduction latine qui en fut faite, et qui porte ce titre :

« 'Incipit tractatus quadrantis novi, compositus a magistro Profacio Hobreo, anno dominice incarnationis 1288, et correctifs ab eodem, anno Domini 1301. Laits Deo. ».

Pendant ce temps, grâce à la traduction d’Armengaud de Biaise, la connaissance du traité de Profatius se répandait en la Chrétienté latine ; elle parvenait à Paris où l’on était alors, nous le verrons, particulièrement attentif aux progrès de l’Astronomie pratique. Un certain Pierre de Saint-Omer, qui était chancelier de .Notre-Dame et qui, en 1296, remplissait, près de l’Eglise et de l’Université de Paris, des fonctions analogues à celles de bibliothécaire, s’intéressa au livre du rabbin marseillais ; il en donna une édition revue et corrigée dont voici le titre :

« Ars et operatio quadrantis editi a magistro Profacio Marsiliensi, operis utilitate et factionis facilitaie astronomie instrumenta. ut dicit in prologo, ejccedenlis, et postea a Petro de Sanclo Audomaro Parisius diligiler correcti et perfecli. »

L’édition latine remaniée par Pierre de Saint-Omer eut la singulière fortune d’être retraduite en Hébreu au cours du xive siècle.

Le Traité du quadrant dont nous venons, d’après Ernest Renan, de retracer la curieuse histoire, nous a montré, en Profatius, un continuateur de Maître Robert l’Anglais de Montpellier ; nous allons voir en lui, maintenant, un imitateur de cet astronome qui, en 1140, dressait les Tables de Marseille.

On possède, en effet, de Profatius, un ouvrage astronomique, rédige en Hébreu et traduit en Latin, qui se compose de tables, et de canons propres à régler l’usage de ces tables. Ces tables et ces canons, destinés au calcul des lieux des planètes et des éclipses de Soloil et de Lune, ont pour origine ou racine le 1er mars de l’année 1300 (1301, nouveau style). Les tables sont dressées pour le méridien de Montpellier.

Ces tables portent généralement, dans les manuscrits, le titre d’Almanach Profatii ou d’Almanach perpetuum Profatii. Les Canones in almanach Profatii Judæi de Monte Pessulano sont précédés d’un Prologus ou Proæmium [1].

1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 7372, fol. 68, col. a., à fol. 69» col, b.

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