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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome III.djvu/404

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CHAPITRE VII
L’ASTRONOMIE DES FRANCISCAINS

I
ESQUISSE DES PROGRÈS ACCOMPLIS AU XIIIe SIÈCLE, ET AU SEIN DE L’ORDRE
DE SAINT FRANÇOIS, PAR LES DOCTRINES ASTRONOMIQUES

Les plus savants représentants que l’École dominicaine ait compris au xiiie siècle hésitent entre le système astronomique de Ptolémée et le système des sphères homocentriques ; le premier rend compte d’une manière plus satisfaisante des observations auxquelles les mouvements célestes ont donné lieu ; le second semble plus conforme aux principes de la Philosophie naturelle.

À la même époque, les mêmes hésitations se manifestent parmi les docteurs de l’École franciscaine.

En tête de cette École, qui revendique Alexandre de Hales pour son premier maître, nous devons placer Saint Bonaventure, dont l’enseignement s’ouvre, à l’Université de Paris, durant la dernière année de la vie de Guillaume d’Auvergne. Comme l’Évêque de Paris, le Docteur Séraphique est plus métaphysicien qu’astronome ; comme lui et sous son inspiration manifeste, il adopte le système des sphères homocentriques de préférence au système de Ptolémée.

Roger Bacon se trouve, à la fois, soumis à deux influences ; l’influence de Robert Grosse-Teste qu’il a éprouvée à Oxford ; Finfluence de Guillaume d’Auvergne et de Bonaventure qu’il a subie à Paris ; il a vu Robert Grosse-Teste suivre Ptolémée lorsqu’il vou-