second lieu, un mouvement accidentel » — il eût fallu : essentiel — « se fait sur les pôles du Zodiaque, et, par lui, elle se meut d’un degré en cent ans, en sorte que, suivant Ptolémée, elle accomplirait sa révolution en trente-six mille ans. Toutefois, Albatégni a prouvé que cette circulation s’achèverait plus vite. Quant à Thébith, il a supposé que ledit mouvement était un mouvement d’accès et de recès qui s’effectuait sur des cercles de huit degrés de diamètre, décrits suc les têtes du Bélier et de la Balance. C’est suivant cette supposition que sont composées, dans son ouvrage, les tables d’accès et de recès. »
Ailleurs, il dit[1] :
« Un très digne sujet de recherche, c’est la raison ou l’expérience en vertu de laquelle Ptolémée a pensé que la sphère des étoiles fixes et les sphères des sept astres errants se meuvent d’un degré en cent ans, d’Occident en Orient, sur l’axe du cercle des Signes ; le firmament, au contraire, que nous avons nommé ci-dessus neuvième sphère ou ciel aqueux, tournerait incessamment d’Orient en Occident. En effet, il paraît fort difficile de prouver ce mouvement du firmament par une expérience qui s’adresse à la vue, puisque ce ciel est privé d’astre. Thébith passe, d’ailleurs, pour avoir reconnu que le mouvement des étoiles fixes se faisait tantôt en sens contraire du mouvement du firmament [et tantôt dans le même sens] ; ce changement se ferait tous les cinq mille quatre cents ans à peu près. »
Au passage que nous venons de citer, il est déjà dit que le mouvement propre des étoiles fixes se communique également aux sphères des sept astres errants. L’auteur de la Somme qui, à chaque instant, cite Al Fergani, ne peut ignorer cette doctrine. Il n’en exclut pas le Soleil, comme le faisait Ptolémée, dont il ignore l’opinion à ce sujet.
« Si l’on affirme, dit-il[2], que la tête du Bélier est aujourd’hui la même qu’au temps de Sem ou d’Abraham, qui furent les premiers astronomes, et des astronomes très éclairés, on commet une erreur et l’on tombe dans une contradiction énorme. Tous les cent ans, en effet, le Soleil, comme les autres planètes, rétrograde d’un degré, ainsi que l’a prouvé Ptolémée ; or, depuis ces jours jusqu’à présent, suivant un calcul fidèle, il s’est écoulé environ quatre mille ans ; il en résulte donc nécessairement que le Soleil est aujourd’hui distant de quarante degrés environ de la position qu’il occupait en ce temps-là. Si, depuis l’origine du Monde, selon