ciel accomplit sa révolution ; ce qui manque à la révolution complète
du pôle du ciel inférieur est ce qu’Alpétragius nomme la
première différence (intercisio) ; selon lui, le ciel inférieur sup
à cette différence par sa rotation autour de son propre pôle. En ce
qui concerne le huitième ciel, la rotation propre compense exactement,
en longitude, la première différence ; mais, en latitude, un
certain reste persiste nécessairement ; en effet, les pôles du huitième
ciel sont distincts des pôles du neuvième, et, bien que le
mouvement autour du pôle du cercle inférieur compense exactement,
en longitude, la différence du mouvement du pôle inférieur
autour du pôle supérieur, néanmoins la trajectoire d’une étoile
fixée au ciel inférieur ne peut pas être un véritable cercle ; c’est
une spire, car l’étoile ne revient pas exactement au point qu’elle
occupait au début du mouvement.
» D’une manière générale, Alpétragius s’efforce d’expliquer de la sorte les variations en longitude et en latitude qu’on observe dans le mouvement des planètes ; dans ce but, il attribue aux divers cieux des pôles distincts les uns des astres ; il admet, en chacun d’eux, une différence première et un mouvement complémentaire ; en particulier, il suppose que certaines planètes ne sont pas exactement situées sur l’équateur de leur orbe ; en outre, il n’attribue qui le précède ; il suppose toujours que le ciel inférieur est mû dans le même sens que le ciel supérieur, mais d’une manière moins efficace ; en effet, lorsqu’une vertu est reçue par des êtres qui se succèdent dans un certain ordre, elle agit plus efficacement dans ceux de ces êtres qui sont plus proches de son principe. »
Cette citation, rapprochée de ce que nous avons lu dans l’Opus tertium et au Tractatus de Bernard de Verdun, nous montre que dans les Ecoles franciscaines, on avait étudié le livre d’Alpétragius d’une manière beaucoup plus détaillée que chez les Dominicains ; Albert le Grand, Vincent de Beauvais, Saint Thomas d’Aquin ne parlent pas aussi exactement, tant s’en faut, de la théorie de l’Auteur arabe.
« Cette théorie, poursuit Duns Scot ou son disciple, semblerait s’accorder assez bien avec les principes de la Physique si l’on pouvait, par son moyen, expliquer les variations en longitude et en latitude. Peut être, en effet, parviendrait-on, à l’aide de cette théorie, à expliquer les stations, les marches directes et rétrogrades des planètes, comme Alpétragius essaye de les expliquer, dans son livre, par un choix convenable des pôles.
» Mais la troisième variation, celle qui concerne la proximité ou