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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE


fide catholica, le traité De computo rédigé par Helpéric ; il ajoutait que cet auteur écrivait vers 930.

Le traité Du calendrier composé par cet Helpéric si peu connu est, d’ailleurs, conservé dans divers manuscrits [1]. Lisons-le ; il nous apportera, sur Helpéric, des renseignements peu nombreux, mais précis et certains.

Voici comment débute le texte que nous avons eu entre les mains [2] :

« Incipit prologus Domini helprici in calculatoria arte hoc modo :

» Cum quibusdam fratribus nostris adolescentulis quedam calculatorie artis rudimenta communi sermone explicare cepissem… »

Ces premières lignes nous apprennent de suite qu’Helpéric est religieux et qu’il écrit un traité élémentaire pour les écoles où sont instruits de tout jeunes gens, déjà revêtus de l’habit de l’ordre. Que ce religieux soit bénédictin, que son monastère soit Saint-Gall, comme le veulent Fabricius et Trittenheim, ce sont propositions que nous ne saurions confirmer ni contredire.

Le petit traité d’Helpéric s’achève par une Comendatio precedentis operis [3] ; nous y trouvons des renseignements tout semblables à ceux que le prologue nous a fournis ; l’auteur nous apprend qu’il a écrit à la demande des scolastiques de son ordre, « scolasticorum nostrorum rogatu », et qu’il a rassemblé, après .les avoir recueillis de tous côtés, les principes qu’il jugeait nécessaire pour introduire des enfants (pueri) dans l’art du calcul.

Ce caractère tout élémentaire de son œuvre, il l’affirme encore dans la phrase finale :

« Sciat aulem quisquis ista studierit (sic) non sibi esse édita, sed bis tantum qui maiora adhuc penelrare nequeunt, ut his primum quibusdam quasi alfabeti caracleribus inductif illa deinceps facilius assequantur. »

Bien que le titre et la première phrase du préambule aient paru nous annoncer un traité de calcul, ars calculatoria, la fin du préambule nous dit nettement [4] que nous allons lire un traité du calendrier, « cotidiana annuaque compoti argumenta ». Au cours de ce petit ouvrage, une visible recherche d’élégance latine s’unit au souci constant d’une très grande clarté. Ce souci

1. On en trouvera une liste dans : Gerberti postea Silvestrï II pap.e Opéra mathematica. Collegit D ? Nicolans Bubnov. Berolini, 1899 î pp. CIX-CX. — Celui que nous avons consulté est le ms. n® x5ti8(olim S. Victor, /|4&) du fonds latin de la Bibliothèque Nationale.

2. Ms. cit., fol. 1, ro.

3. Ms. cit., fol, 19, v®.

4. Ms. cit., fol. 1, v®.

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