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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

» Quant à l’argument par lequel ils s’efforcent de prouver leur affirmation, il est facile de l’énerver. Ils disent que les signes étant rangés dans un ordre tel que le Taureau vienne après le Bélier, les Gémeaux après le Taureau, et ainsi de suite pour les autres signes, le Soleil, quittant le Bélier, n’entre pas dans le signe qui est en avant de celui-ci, mais recule dans celui qui est derrière, c’est-à-dire dans le Taureau, puis du Taureau dans les Gémeaux, et qu’il continue ainsi au travers des autres signes. Gomme s’il ne pouvait se faire que le Ciel, au-dessus, coure plus vite, et que le Soleil, au-dessous, coure moins vite ! Que le signe fixé dans le Ciel, avec le Ciel lui-nçLême dépasse le Soleil, celui-ci, par l’effet de sa marche plus lente, se trouvant laissé en arrière ! Qu’un nouveau signe suivant le premier, le Soleil, que celui-ci a abandonné, se trouve maintenant sous celui-là î

» En disant ces choses, je ne préjuge pas l’avis des autres, mais je dévoile tout simplement ce qui me paraît vrai ». Helpéric, évidemment, admet en entier, au sujet du mouvement des astres errants, l’opinion des Stoïciens.

Dans l’opuscule d’Helpéric sur le calendrier, l’influence de Macrobe n’avait que de rares occasions de s’exercer ; elle trouvera plus ample matière à émouvoir dans l’écrit que nous allons maintenant analyser.

VII

UN DISCIPLE DE MACROBE. LE PSEUDO-BÈDE ET SON TRAITÉ
De mundi constitutione

On trouve, en général, parmi les œuvres de Bède [1] un écrit intitulé : De mundi cadestis terrestrisgue constitutione liber.

Bède ne mentionne pas ce livre au nombre de ses œuvres, dans la liste qu’il a pris soin d’en dresser [2] ; ce fait seul suffirait à rendre très suspecte l’attribution qu’on en fait au Moine de Wearmouth. Cette objection n’a pas suffi à convaincre Oudin qui, dans sa Dissertation sur les écrits de Bède le Vénérable, déclare [3] que le Livre de la constitution du monde céleste et terrestre ne lui paraît pas indigne de cet auteur.

1. Bedae Venerabilis Opéra omnia, tomus I, coll. 881-910 ; (Patrologie latine de Migne, t. XC).

2. Bède le Vénérable, toc. cit., coll, 38 39.

3. Bède le Vénérable, loc. cit., col. 76.

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