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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome III.djvu/96

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LE SYSTÈME D’HÉRACLIDE AU MOYEN ÂGE


Galien, le Traité des simples de Dioscoride, le Livre de médecine de Paul d’Égine ; on y voit également figurer le célèbre opuscule logique de Porphyre, l’Introduction aux catégories d'Aristote.

Honein traduisit, en outre, non plus en Arabe, mais en Syriaque, bon nombre de traités d’Aristote, l’Organon, les Analytiques, la Rhétorique, la Poétique et la Physique. Son fils, Abou Jacoub Ishac ben Honein les fit ensuite passer en Arabe. Ce même Ishac ben Honein joignit des traductions d’Euclide et d’Archimède à la traduction de l’Almageste de Ptolémée que son père avait donnée.

Honein ne se contenta pas du rôle de traducteur ; il fut auteur. Un lexique syriaque-arabe, une grammaire syriaque, quelques opuscules de Logique et de Physique, nombre de traités de Médecine forment la collection de ses œuvres. Parmi celles-ci, il en est une qui eut une vaste et longue réputation ; c’est un commentaire à la Τέχνη de Galien. De bonne heure, ce commentaire fut traduit en Latin sous ce titre : Isagoge Johannitii ad tegni Galeni. Par cette traduction, les Latins se trouvèrent initiés aux théories physiologiques de Galien.

L’Isagoge Johannitii eut, d’ailleurs, une fortune durable. Il fut imprimé, d’abord, dans une édition qui ne porte aucune indication typographique, puis à Venise en 1483, 1487, 1491, 1493 et 1500 [1], àLeipzick en 1497 [2]. On en donnait encore une édition à Strasbourg en 1534.

Honein, qui était chrétien et diacre, donna violemment dans l’hérésie des iconoclastes. Dénoncé à Théodose, évêque de Bagdad, il fut frappé d’excommunication. Il mourut peu après, le 30 novembre 873.

Avec Johannitius, Constantin l’Africain fut un de ceux qui initièrent la Scolastique latine aux théories physiologiques des médecins grecs.

Né à Carthage vers 1020, Constantin y avait acquis les connaissances les plus étendues ; il y fut accusé de Magie ; obligé de s’exiler, il se réfugia à Salerne, où il fut choisi comme secrétaire par Robert Guiscard ; il fut l’un des chefs de la célèbre école médicale de Salerne ; après avoir pris l’habit du Mont Cassin, il mourut en 1087..

De Johannitius et de Constantin va s’inspirer Guillaume de Conches.

Lorsqu’il énumère, dans son Almagestum novum, les diverses

1. Hajln, Repertorium bibliographicum, nos i868à 1873,

2. Hain, Op. laud., no y435.

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