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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — II. LES PHYSICIENS

haec opinio mihi probabilis apparet, nescio si passionatus ex opinione magistri mei Joannis Bridani, qui eam posuit ». L’auteur que nous allons étudier est donc bien de la même école qu’Albert de Helmstædt et que Nicole Oresme ; il a subi les mêmes influences.

C’est le 27 septembre 1362 que Marsile d’Inghen de Nimègue (Marsilius de Inguen de Movimtagio) fit sa première leçon à la Faculté des Arts de Paris. Il appartenait, par sa patrie, à la Nation Anglaise de la Faculté des Arts ; les documents officiels [1] nous montrent, par les charges dont il fut investi, la haute estime où il était tenu dans cette Nation. Par trois fois, en 1363, en 1373 et en 1375, il en fut nommé procureur ; deux fois, en 1364 et en 1376, on le choisit comme receveur ; deux fois aussi, en 1366 et en 1377, on le députa à la cour d’Avignon pour y porter le rôle que l’Université adressait fréquemment au pape.

En 1382, alors que le grand Schisme d’Occident commençait de troubler l’Université, Marsile quitta cette Académie parisienne où son enseignement florissait depuis vingt ans. En 1386, il devint le premier recteur de l’Université de Heidelberg ; il mourut à Heidelberg le 20 août 1396.

Parmi ses écrits, il en est un seul où nous trouvions quelques réflexions sur les systèmes astronomiques ; c’est le recueil des Questions sur les quatre livres des Sentences [2] de Pierre Lombard qu’il avait accoutumé d’examiner en son enseignement théologique.

En nous présentant ces Questions composées « ordine optimo quasi mathematico certissimo », le titre de l’ouvrage [3] nous avertit qu’elles ont été publiées par leur auteur à l’Université de Heidelberg. En eussions-nous douté, que notre doute se fût dissipé en voyant Marsile prendre la ville de Heidelberg pour exemple toutes


    libros de generatione. Item questiones subtilissime magistri Alberti de Saxonia in eosdem libros de gene. Nusquam aliam impresse. Omnia occuratissime revisa : atque castigata : ac quantum ars eniti potuti Fideliter impressa. — Colophon : Impressum venetiis mandato et expensis Nobilis viri Luceantonij de giunta florentini. Anno domini 1518 die 12 mensis Februarii. Questiones clarissimi philosophi Marsilii Inguem super libris de generatione et corruptione, lib. I, quest. VI ; fol. 106, col. c.

  1. Dunifle et Chatelain, Auctarium Chartularii Universitatis Parisiensis ; Liber procuratorum Nationis Anglicanæ, t. I, coll. 272-569, passim.
  2. Marsilii super quatuor libros sententiarum. Colophon du 2e vol. : Divi Marsilii Inghem doctoris clarissimi in quattuor sententiarum libros opus præclarum, summi dei munere gratioso sic reductum in lucem, finit fæliciter. Ex officina Martini flach junioris civis Argentin. III. Kal. septembribus Anno domini 1501.
  3. Questiones Marsilii super quatuor libros sententiarum, vol. I, fol. I, recto.