la surface interne de l’élément de l’eau ; « la terre n’est en son lieu naturel que si sa sphère a pour centre le centre du Monde. » « De même, l’eau n’est en son lieu naturel que si sa sphère a pour centre le centre du Monde, qui est le même que celui de la terre. » On peut en dire autant des autres éléments : « Aucun élément n’est en son lieu naturel si son centre n’est au centre du Monde. » « Une portion de la terre, libre de tout obstacle, se meut vers le centre du Monde et non vers la surface interne de l’eau. » Une difficulté, il est vrai, se présente : « Lorsque la terre a pour centre le centre du Monde, chacune de ses parties se trouve violentée, car, libre de toute entrave, elle se mouvrait naturellement vers le centre. » « De même si la terre était percée, de part en part, d’un trou passant par le centre, une motte de terre, jetée dans ce trou, se mouvrait jusqu’à ce que son milieu vienne au milieu du Monde ; une moitié de cette masse serait alors d’un côté du centre du Monde et l’autre moitié de l’autre côté ; mais cela ne peut se faire à moins qu’une partie de cette motte de terre ne s’éloigne du centre de l’Univers pour se rapprocher du Ciel ; or, ce dernier mouvement est un mouvement vers le haut, donc un mouvement violent, ce qui est impossible. » À cela Burley répond « qu’une partie de la terre, détachée de son tout, est violentée lorsque son milieu n’est pas le centre du Monde, car, délivrée de tout obstacle, elle se mouvrait vers le centre du Monde ; mais lorsqu’elle est unie au reste de la terre, elle peut, sans être violentée, reposer hors du centre du Monde, car elle est en repos, non par elle-même, mais en vertu du repos de l’ensemble. »
Dans ses Questions sur la Physique d’Aristote, Buridan examine, lui aussi, les deux problèmes dont nous venons de parler ; mais bien loin d’en proposer une solution, il propose d’en regarder l’énoncé comme dénué de sens ; et dans le scepticisme qu’il manifeste à leur endroit, nous reconnaissons la tradition d’Ockam.
Guillaume d’Ockam affirmait avec persistance[1] que dans les notions purement géométriques de point, de ligne, de surface, il n’y a rien de réel, rien de positif ; seul, le volume, la grandeur à trois dimensions étendue en longueur, largeur et profondeur, peut être réalisé. La surface est une pure négation, la négation
- ↑ Gulielmi de Occam Tractatus de Sacramento Altaris, cap. I, II et IV. — Quodlibeta, Quodlib. I, quæst. IX. — Logica, cap, de Quantitate, etc.