isnelment qu’elle ne va vers orient, il lui sembleroit qu’il approicheroit vers occident, et il approiche vers orient ; mes semblablement, en cas devant mis, tous les mouvemens de cy bas sembleroient estre comme si la Terre reposast.
Item, pour déclairer la responce à la
tierce expérience, après cet exemple
artificiel, j’en vueil mettre un autre
naturel, lequel est vray selon Aristote ;
et posé que, en la haute région
de l’aer, soit une porcion de pur feu
appelé A qui soit très léger, en tant
que par ce il monte au plus haut, au
lieu appelé B (fig. 3), près de la superficie
concave du Ciel. Je di que, auxi
comme il seroit de la saecte au cas
dessus mis, il convient en cestuy que
le mouvement de A soit composé de
mouvement droit et de partie circulaire ;
car la région de l’aer et les
espères du feu par lesquelles A passa
sont meues selon Aristote de mouvement circulaire.
Et doncques, se il n’estoient ainsi meues, A monteroit tout droit en haut par la ligne AB ; mes pour ce que, par mouvement circulaire et journal, B est entre temps translaté sicques[1] en droit C, il appert que A, en montant, descrit la ligne AC, et est le mouvement de A composé de mouvement droit et circulaire ; et ainsi seroit le mouvement de la saecte comme dit est ; et de telle composicion ou mixtion de mouvemens fut dit au tiers Chapitre du Premier.
Je conclut doncques que l’on ne porroit par quelconque expérience monStrer que le Ciel feust meu de mouvement journal et que la Terre ne feust ainsi meue.
III. Que ce ne pourroit estre prouvé par raison.
Quant au secunt point, si ce povoit estre monstré par raisons, il me semble que ce seroit par celles qui s’ensuivent, auxquelles je respondré tellement que, par ce, l’on pourroit respondre à toutes autres à ce pertinentes.
Premièrement tout corps simple a un seul simple mouvement, et la Terre est un ellément simple qui a selon ses parties
- ↑ Sicques = jusque.