l’Architecte céleste rendit ternes ; et il créa ainsi le Monde d’ici-bas. »
Étincelles émanées du Rayon produit par la Sagesse, c’est-à-dire de la Lueur divine, du Zohar ces modèles immatériels des êtres matériels doivent-ils être considérés comme des choses extérieures à Dieu ? En maintes circonstances, la Kabbale enseigne qu’il les faut tenir pour les idées qui, au sein même de la Sagesse divine, préexistaient à la création, et d’après lesquelles les créatures ont été produites.
Lorsque le mystérieux Ancien eût engendré Hocmâ, la Sagesse sacrée, il y détermina toutes les idées. Ce Monde des idées, renfermé dans la Sagesse, ne se pouvait encore manifester ; il restait aussi inconnaissable que l’Ancien et que Hocmâ ; Dieu demeurait tout entier dans un impénétrable mystère, il était à l’état de Mi (Qui ?)
Voulant se manifester, Dieu créa Éléh (Cela), c’est-à-dire, comme nous l’avons vu, le Verbe. Lorsque Mi se fut ainsi adjoint Éléh, Dieu s’appela Élohim ; alors seulement il put se manifester en créant hors de lui les choses dont les idées préexistaient dans la mystérieuse Sagesse.
Mêlée à beaucoup d’allégories et de digressions, cette doctrine s’affirme assez clairement dans les textes que nous allons citer.
« Lorsque le Mystère de tous les mystères voulut se manifester[1], il créa d’abord un point, qui devint la Pensée divine. Ensuite, il y dessina toutes espèces d’images, y grava toutes sortes de figures, et y grava enfin la lampe sacrée et mystérieuse, image représentant le mystère le plus sacré, œuvre profonde sortie de la Pensée divine.
» Mais cela n’était que le commencement de l’édifice, existant sans toutefois exister encore, caché dans le Nom, et ne s’appelant, à ce moment, que Mi.
» Alors, voulant se manifester et être appelé par son nom. Dieu s’est revêtu d’un vêtement précieux et resplendissant » et créa Éléh (Cela), qui s’ajouta à son nom. Éléh, ajouté à Mi renversé, a formé Élohim. Ainsi le mot Élohim n’existait pas avant que fût créé Êléh…
» Et de même que, dans la création, Mi reste toujours attaché à Éléh, de même, en Dieu, ces deux noms sont inséparables. C’est grâce à ce mystère que le monde existe. »
« Lorsque ce degré [Eléh] n’était pas encore entré dans le
- ↑ Zohar, I, fol. 2a ; t. I, pp. 8-9.