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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome VI.djvu/287

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GILLES DE ROME

touchant l’existence et la nature du ciel empyrée. Or de cette existence et de cette nature, il traite à maintes reprises en VOpus super secundo libro sententiarum[1] et, surtout, en l’Opus hexaëmeron[2].

Les deux indications que nous venons de relever donnent au moins une apparence de raison au parti que nous prendrons en plaçant la rédaction des commentaires au De generatione et à la Physique après les discussions quodlibétiques de Gilles de Rome, et avant la composition de l’Opus hexaëmeron et des questions sur le second livre des Sentences.

Prenons quelques-unes des thèses qui donnaient lieu, vers la fin du xiiie siècle, aux plus vives controverses et disons, au sujet de chacune d’elles, de quel parti Gilles était le tenant.


A. La pluralité des formes substantielles.


Nous savons avec quelle force Gilles de Rome s’était prononcé. au début de sa carrière, pour la théorie averroïsme et thomiste qui se refuse à reconnaître plusieurs formes substantielles en quelque substance que ce soit ; nous savons aussi comment il en était résulté, pour notre philosophe, de graves démêlés avec l’évêque de Paris. Pour être relevé de la disgrâce qu’il avait encourue, Gilles avait dû s’engager à ne plus soutenir les thèses qu’il avait avancées au De gradibus formarum. Il tint parole. Tout en continuant d’affirmer, avec Henri de Gand, qu’en tout composé substantiel autre que l’homme, une forme substantielle unique est unie à la matière, il se réfugia, au sujet de l’homme, dans une prudente abstention. C’est, du moins, cette attitude que nous lui voyons prendre en son Expositio super libros de anima.

1. Ægidii Romani O pus super secundo libro 5< ;n/e«/iar«m,Dist.Xn,quæst. III •’ (Jtrum in opéré creationis conipelenter assignentur quatuor coæquæya. — TX ! n t XTï I T « ♦ ï * f’trtu i"i", i încA nrta trfil en ni ITlCO O Tl P. rP R1 RI 91 I Utrum firmamentum debeai dici octava sphæra*

2. ÆôidiiRomani O/jüj Ae^aemero/ï, Para I, Cap. XIL : Quod nonsolum opus creationis, sed etiam multiplicîs distinctionis, secundum commuaein saoctorum sententiam, ante omnem diem dicitur esse factum. — Cap. XIV : Ouod si pro Hrmamento accipiatur medium interstitium aeris, salvare polerimus Îuod etiam primis tribus diebus perfecta rerum distinctio facta tuent. — ap. XX : Quod non obviante, quod tempus quod nunc est, fuit uoum de quatuor coævis, cælum tamen et terra ante tempus et ante omnem diem dicun* lur esse producta, ut verba Augustini dicere videbantur, —■ Pars II, Cap. III : Cum multi modi dicendi de productione lucis sinl tacti, quis illorum est probabil ior. — Gap, XXIII : Quod multæ sunt æquï vocation es in operibus sex dierum, et quod æquivoce dicatur terra facta in principio, quæ poslea, die tertio, arida est vocata.

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