des condamnations de 1277 à la fin du XIVe siècle.
RICHARD DE MIDDLETON
Au sujet du lieu et du mouvement, Averroès, Albert le Grand, Saint Thomas d’Aquin, Gilles de Rome, ont proposé des théories qui, en plusieurs de leurs parties, diffèrent grandement les unes des autres. Toutes ces théories, cependant, s’accordent à proclamer la vérité d’une même affirmation : L’orbite suprême n’a d’autre mouvement qu’un mouvement de rotation ; son centre fixe appartient à un corps absolument immobile, et ce corps, c’est la Terre.
La présence de cette affirmation en toutes ces théories, la prépondérance du rôle qu’elle y joue, apparaissent plus nettement encore si l’on essaye de dépouiller chacune d’elles de ce qui la distingue des autres pour laisser subsister seulement ce qu’elles ont de commun. Voici, en effet, à quoi se réduit ce qu’il y a d’identique en ces théories :
Il est impossible de concevoir aucun mouvement local, si l’on n’imagine un repère, fixe par définition, par rapport auquel les corps sont dits en mouvement ou en repos selon que leur position, comparée à ce terme fixe, change ou non avec le temps.
Ce terme invariable est un corps concret, existant d’une existence actuelle.
En particulier, la révolution d’un orbe céleste exige que son centre fixe soit incorporé à une masse entièrement immobile.
Ce corps est la Terre qui demeure perpétuellement immobile au centre du Monde.
Ces propositions sont le soutien et comme l’ossature de toutes les doctrines que la Scolastique arabe ou chrétienne a émises, jusqu’ici, au sujet du lieu et du mouvement ; que l’on nie ces propositions, et toutes ces doctrines s’écroulent, entraînant avec elles la Physique entière de l’École.
Parmi les conséquences auquelles conduisent ces propositions, voici qu’il en est auxquelles l’École, et particulièrement, l’Univer-