Aller au contenu

Page:Duhem - Le Système du Monde, tome VII.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
L’INFINIMENT PETIT ET L’INFINIMENT GRAND

bury ou Hetisbury docteur en Théologie et chancelier de l’Universilé d Oxford.

Ce Gulielmus Hentisberus a composé divers traités[1] consacrés à développer les méthodes introduites en Logique par les Summulæ de Pierre l’Espagnol et, surtout, à délier les sophismes que l’on peut composer sur les sujets les plus divers.

Ces écrits logiques de William Heytesbury ont exercé la plus grande influence sur les études dialectiques, d’abord à l’Université d’Oxford, puis à Paris et dans les écoles italiennes.

Parmi les ouvrages composés par Heytesbury, se trouve un petit traité Du sens composé et du sens divisé. L’auteur y distingue divers modes de distinction qu’il peut y avoir lieu d’établir entre ces deux sens d’une même proposition. L’un de ces modes[2] provient « de ce que les termes sont pris tantôt dans le sens catégorique et tantôt dans le sens syncatégorique ; si alors du sens divisé, on veut conclure au sens composé, le raisonnement tombe en défaut. Par exemple, de ce que Sortes a une infinité syncatégorique de parties égales situées les unes hors les autres (infinitas partes æquales non communicantes habet Sortes), on n’en saurait conclure que Sortes ait une infinité catégorique de parties situées les unes hors les autres (ergo Sortes habet infinitas partes æquales non communicantes). » Nous voyons Heytesbury, pour distinguer l’acception syncatégorique de l’acception catégorique, donner au mot : infini une place différente dans la proposition, selon la règle qui était communément reçue à Paris et que le logicien d’Oxford prend soin de rappeler,

Parmi les nombreux sophismes que fait évanouir la distinction du sens composé et du sens divisé, notre auteur cite celui-ci[3], classique depuis Duns Scot : Sortes peut porter la pierre A ; il peut aussi porter la pierre B ; donc il peut porter les deux pierres A et B.

Un des opuscules d’Heytesbury a pour titre : Regulæ solvendi sophismata. Ces Règles propres à délier les sophismes sont dis-

  1. Tractatus Gulielmi Hentisberi de sensu de composito et diviso — Regule eiusdem cum sophismatibus. — Declaratio gaetani supra easdem. — Expositio litteralis supra tractatum de tribus. — Questio Messini de motu locali cum expletione Gaetani. — Scriptum supro eodem angeli de Fosambruno. — Bernardi Torni annotata supra eodem. — Simon de Lendenaria supra sex sophismata, — Tractatus Hentisberi de veritate et falsitate propositionis. — Conclusiones eiusdem. Colophon : Impressa venetiis per Bonetum locatellum bergomensem : sumptibus Nobilis viri Octaviani scoti Modoetiensis. Millesimo quadringentesimo nonagesimo quarto sexto Kalendas iunias.
  2. Tractatus de sensu composito et diviso magistri Gulielmi Hextisbery, quartus modus ; éd. cit., fol. 2, col. d.
  3. {{sc|Gulielmi Hentisbery} op. laud.; quintus modus ; éd. cit., fol. 3, col, a.