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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

in latinum, quia ipsum composait in gallico, scriptus anno domini Mo IIIo XVIo die septima mensis decembris » ; indication évidemment fautive, puisqu’en 1316, Oresme n’était pas né. À la date de 1316, Haenel, dans son recueil de catalogues[1] , substitue celle de 1346 qui ne soulève pas la même objection, et qui paraît même assez vraisemblable ; mais comme il ne dit pas sur quel fondement il appuie cette rectification, nous devons la tenir pour arbitraire, et laisser provisoirement indécise une question de chronologie que nous n’avons pas des éléments suffisants pour résoudre. »

Le troisième ouvrage de Nicole Oresme contre l’Astrologie est un traité latin assez étendu dont le titre nous est inconnu[2] . Il débute par une question ainsi formulée : Utrum res futuræ per Astrologiam possint præsciri.

Une note, qui termine une des questions qui composent ce traité, est ainsi libellée[3]  :

Et sic finitur questio facta contra divinatores facta anno 1370o.

Cette note nous fait connaître la date de la première partie de l’ouvrage et, probablement, de l’ouvrage tout entier.

Charles Jourdain a tiré des deux traités latins l’exposé des doctrines d’Oresme contre l’Astrologie. Du petit traité français intitulé Des divinations, il n’a dit que quelques mots. Ce nous sera une raison de nous adresser surtout à ce dernier traité, moins connu. Une .autre raison de le citer, ce sera le plaisir que nous avons pris, que prendra, sans doute, le lecteur, à entendre des pensées d’un si ferme bon sens s’énoncer dans une langue si bien faite pour les exprimer.

Francis Meunier, dans son Essai sur la vie et les ouvrages de Nicole Oresme, a donné une analyse étendue[4] de l’ouvrage que nous allons lire. « Le nom d’Oresme, y est-il dit, ne se lit ni au commencement ni à la fin du manuscrit. » Charles Jourdain a fait observer[5] que cette affirmation n’était point exacte. La Bibliothèque Nationale possède deux exemplaires manuscrits du traité Des diuinations. L’un, le manuscrit no 1350 du fonds français, commence et finit en ces termes :

« Cy commence le livre de Nicole Oresme de divinacions. »

« Ci finist le livre de maistre Nicole Oresme de divinacions. »

1. Calai, libr. manuscript., col. 537.

2. Charles Jourdain Op. laud., pp. 143-144.

3. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. n° 15126, fol. 39, r°.

4. Francis Meunier, 2 ?ssaz sur la vie et les ouvrages de Nicole Oresme. (Thèse de Paris.), 1857, pp. 48-58.

5. Ch. Jourdain Op. laud., p. 145, en note.

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