Page:Duhem - Le Système du Monde, tome VIII.djvu/504

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
501
LES ADVERSAIRES DE L’ASTROLOGIE

mathématiques de la Philosophie naturelle, ils entendaient les Galilée, les Huyghens, les Fatio de Duilliers leur reprocher de recourir à ces vertus occultes, à ces qualités spécifiques dont les Scolastiques faisaient usage pour expliquer les attractions magnétiques. Il est donc bien vrai que, débarrassée d’une encombrante masse de scories, l’Astrologie devait, au fond du creuset, laisser un lingot d’un métal infiniment précieux, la doctrine de la gravité universelle.

Si, d’ailleurs, la plupart des manifestations de cette gravité demeuraient cachées aux yeux des savants du Moyen-Âge, il en est une qu’ils connaissaient fort bien, qu’ils étudiaient avec le plus vif intérêt, qu’ils citaient avec empressement comme un exemple saisissant de l’influence exercée par les astres sur les choses d’ici-bas ; de leurs suppositions les astrologues trouvaient la preuve convaincante dans le phénomène des marées.