le désir d’y demeurer et d’étudier en Théologie. Aussitôt arrivé, je me propose de courir à la Nation, comme un fils vers sa mère ; je comptais, avec les autres maîtres que je pensais y trouver, agir et vivre à l’honneur de la dite Nation. J’allai donc trouver Boëmond et m’enquis auprès de lui d’un chacun. Il me répondit qu’il n’y avait, à Paris, aucun maître de notre Nation ; il ajouta que je pouvais bien, si je voulais, me rendre à la Nation, mais que ni moi ni personne n’y pourrait jouir d’aucun pouvoir, tant qu’il ne serait pas venu au moins deux autres maîtres, et cela en vertu d’un statut ordonné par la Nation sous la procure de Jacques Winthorst. »
Voilà donc Albert Scriptoris qui représente, à lui seul, le corps entier des maîtres de la Nation ; encore, à la Saint-Jean de l’année 1441, notre Albert s’étant rendu à Cologne, la Nation demeure de nouveau, pendant quelque temps, veuve de tout maître[1].
Au 13 Janvier 1442[2], elle en a retrouvé deux, Albert Scriptoris et Jacques Winthorst ; ces deux sont encore seuls au 20 Février[3] ; enfin le 4 Septembre[4], un troisième maître, Arnold Sommer, est venu se joindre aux deux premiers ; régulièrement constituée la Nation peut reprendre sa vie ; mais cette vie se trouve toute remplie par une violente compétition pour la charge de procureur qui s’élève entre Albert Scriptoris et Jacques Winthorst ; exclu de la Nation, celui-ci n’est réintégré, après avoir fait amende honorable, que le 22 Juin 1443[5].
C’est seulement le 9 Février 1444[6] que la Nation, comptant maintenant quatre maîtres, peut reprendre sa vie normale et procéder aux examens du Baccalauréat.
Après avoir officiellement renoncé à son ancien nom de Nation Anglaise, la Nation Allemande essaya de reprendre vie ; mais une grave mesure la maintint dans la médiocrité ; en réservant les bénéfices aux Français, la Pragmatique Sanction tarissait, pour les maîtres étrangers, la principale source de leurs revenus ; en 1448, après mainte délibération, la Nation