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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome X.djvu/252

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NICOLAS DE CUES

ouvrages a été l’objet, de la part de Franz Anton Scharpff, de conjectures souvent très vraisemblables.

Scharpff place en 1440 la composition du traité intitulé : De docta ignorantia libri tres. C’est l’œuvre essentielle de Nicolas de Cues ; elle contient l’esquisse et le plan du système philosophique auquel ses autres écrits apportent des développements variés.

De ces développements, les plus importants se trouvent aux deux livres De conjecturis qui auraient été écrits de 1441 à 1444.

La Métaphysique de notre auteur continue de produire ses conséquences dans le traité De quærendo Deum qui est de 1445, dans les traités De dato Patris luminum, et De filiatione Dei, qui semblent être de cette même année 1445, enfin dans le dialogue De Genesi qui est daté de 1447.

La Théologie néo-platonicienne exposée par les trois livres De docta ignorantia fut combattue par un maître en Théologie de Heidelberg nommé Jean Wenck de Herrenberg ; à trois reprises, le 20 Décembre 1435, le 19 Décembre 1444, le 23 Juin 1451, ce Jean Wenck fut élu recteur de FUniversité de Heidelberg ; c’est pour lui répondre que Nicolas de Cues composa, vers 1449, son Apologia doctæ ignorantiæ discipuli ad discipulum. L’étude de cette apologie est fort intéressante pour qui veut découvrir la genèse des opinions proposées par le Cardinal allemand ; celui-ci, en effet, y cite, au moins en partie, les auteurs dont il s’est inspiré ; il en examine et défend les doctrines ; il y dévoile, en particulier, son admiration pour l’enseignement de Maître Eckehart.

En 1450, il donne les quatre livres intitulés Idiota ; les deux premiers dialogues traitent de la sagesse ; le troisième, de l’esprit ; le quatrième, qui a pour sous-titre : De staticis experimentis, est consacré à des questions de Mécanique.

À l’année 1452, on peut attribuer la Conjectura de novissimis diebus ; à l’année 1453, le Complementum theologicum figuratum in complementis mathematicis et le Dialogus de pace seu concordantia fidei. Entre 1453 et 1455 aurait été rédigé le De visione Dei sive de icona liber pius ; en 1454, deux écrits importants, le De bergllo libellus et le dialogue De possest. Les deux dialogues De ludo globi se placeraient entre 1454 et 1459, les trois livres intitulés Cribratio Alchoran entre 1458 et 1460, le De venatione sapientiæ en 1463.

D’autres écrits, le De apice theoriæ dialogus, le Compendium ne laissent pas deviner le temps où ils ont été composés.