Nicolas V fut satisfait de cette œuvre, au point de charger e un certain nombre de personnes versées dans les deux langues de mettre en latin presque tous les livres d’Aristote. »
Cédant aux sollicitations d’une partie de l’Université (1444), du Parlement de Paris (1447), du Roi de France Charles VII (1451), le Saint-Siège résolut de réorganiser l’Université de Paris dont nous avons dit la misère et la décadence. À cet effet, Nicolas V envoya en France un légat spécialement chargé de réformer « les collèges, chapitres et universités ». Ce légat était le cardinal d’Estouteville, ancien maître ès arts de l’Université de Paris, alors évêque de Saint-Jean de Maurienne et de Digne, et bientôt archevêque de Rouen. Le nouveau Statut[1] que le cardinal d’Estouteville imposait à l’Université de Paris fut promulgué le 1 juin 1452.
L’un des principaux objets de ce Statut était de rendre plus fortes les études de la Faculté des Arts ; pour y parvenir, il les assujettisait de la manière la plus étroite à la discipline d’Aristote.
Avant d’être admis aux épreuves de la déterminance ou du baccalauréat[2], les écoliers devaient avoir entendu des leçons sur tout l’Ars vetus (qui comprenait l’Organon, l’Introduction de Porphyre aux Catégories d’Aristote et le Livre des six principes de Gilbert de la Porrée), sur les quatre premiers livres des Topiques, sur les livres De sophisticis elenchis, enfin sur les Premiers et les Seconds Analytiques ; c’est donc la Logique aristotélicienne presque entière qui devait servir d’initiation à l’étudiant ès arts. Le Statut y joignait, d’ailleurs, le Traité de l’âme, en totalité ou en partie.
Une fois bachelier, l’écolier pouvait se préparer à recevoir la licence[3]. Il fallait, pour cela, qu’à Paris ou dans quelque autre Faculté, il eut entendu enseigner la Physique, le De generatione et corruptione, le De Cælo et Mundo, les Parva Naturalia, la Métaphysique enfin la totalité ou la plus grande partie de l’Éthique. À cette bibliothèque aristotélicienne, le cardinal d’Estouteville ajoutait simplement « quelques livres de Mathématiques, aliquos mathematicales libros » qu’il ne daignait pas spécifier.