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ANTONIA

Veux-tu ? sera-t-il doux ? chassera-t-il le mal ?
Je te le rends, ton baiser conjugal,

Oh ! comprends ! je le verse à ton âme,
Moi, l’amante, moi, l’idéale, la fiancée, la femme.


Ses lèvres ont louché les lèvres de l’Amant ; il se redresse peu à peu, et, vaguement, regarde.

Tout à coup il tressaille.

A-t-il entendu ? a-t-il vu ? a-t-il compris ?… dans le baiser d’absolu que ses lèvres blêmes rendent éperdument aux lèvres de l’Amante, son être se soulève et sursaute.

Et dans la suprême convulsion sa tête se renverse… Tout est consommé.