Page:Dujardin - Antonia, 1899.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ô charme
Devant qui toute humaine vertu désarme !
Le philtre que j’offre aux cœurs las,
N’est-ce pas
L’espoir de l’oubli,
L’espoir du présent aboli,
L’espoir du meilleur rendu possible.
L’espoir des grands désirs devenus tangibles ?
Le philtre d’enchantement
Qu’aux cœurs désespérés je tends.
N’est-ce pas l’illusion,
La divine illusion ?


Rosea

Reine, ce philtre,
C’est la langueur des parfums de tes fleurs qui dans les cœurs s’infiltre.


Aurea

Ô reine, ce philtre subtil,
C’est la splendeur de l’or épars en tes cheveux juvéniles.


Gemmea

Ce philtre suprême,
C’est l’ondoiement que font sur toi tes gemmes.


Siderea

Reine, ce philtre immatériel,
C’est la profondeur de tes yeux semblables au ciel.