Aller au contenu

Page:Dujardin - Antonia, 1899.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lui

Les clartés de l’aube se font plus claires ;
Le soleil se lève sur la mer ;
Voici l’heure où finit le rêve ;
Loin des lieux où la vie reprend son cours après la trêve,
Voici l’heure où se doit en aller le rêve.


Elle

Où vas-tu ?
Que dis-tu ?


Lui

Le matin est déjà trop blanc à l’horizon,
La lumière est trop claire à l’horizon,
Le soleil est trop haut sur l’horizon…
Je suis le chevalier du premier temps,
Je suis celui de ton printemps,
Je suis ton rêve d’antan ;
toi dont les aurores sont prescrites,
Laisse que le chevalier de ton passé te quitte.


Elle

Toi, me quitter…
M’abandonner…


La scène reprend ici la solennité du début.