Dans un appendice, l’auteur a donné quelques indications nouvelles pour servir à la représentation des trois tragédies. En revoyant en effet ces pièces après six, sept et huit ans, et tout en rendant compte des graves inégalités et des témérités grammaticales que la critique peut leur reprocher, il y a retrouvé l’émotion de lyrisme qui lui a autrefois semblé les animer, et il lui a été impossible de les juger indignes d’intéresser le public. Le drame romantique, avec ses péripéties tumultueuses, n’est pas la seule forme acceptable du drame ; et, pour avoir de moins nombreuses représentations, la tragédie a su et saura encore émouvoir et instruire la foule.
Mais combien d’œuvres de jeunesse ont dû attendre, pour avoir leur jour, que leurs auteurs aient abondamment cessé d’être « des jeunes » !
Et puisse, le jour où Antonia reparaîtra devant la foule, puisse-t-il se retrouver des interprètes tels qu’ont été les deux créateurs, différents l’un de l’autre, si admirables tous deux, — Mlle Mellot, le miraculeux instrument où vécut et chanta avec la plus noble fidélité l’esprit du poème, et si belle, et si harmonieuse ! — M. Lugné-Poe, qui, pour ses débuts dans les rôles lyriques, sut donner (avec l’absence de voix qu’il faut !) cette expression du sentiment intérieur tant rêvée par quelques poètes.