…Ainsi parlait-il, le berger,
Le berger de fatalité
Qui de moi s’est emparé.
Et mon âme reste impuissante
À chasser le trouble qui la hante.
Voici l’heure pourtant et le lieu du mystère,
Voici la montagne tutélaire,
Voici la nuit profonde,
Voici la nuit et la montagne où disparaît le monde.
Ô nouveau Valpurgis,
Pays de magie,
Nuit propice au moderne sabbat,
Site et temps d’au-delà,
C’est ici qu’on peut vivre
Le rêve qui de l’humanité délivre.
Nuit, montagne,
Désert de la montagne,
Solitude infinie
De la nuit,
Montagne pure, ô pure nuit,
C’est en votre asile
Que de l’univers on s’exile,
C’est en votre refuge
Que se sauvent les âmes de la vie transfuges,
C’est en votre retraite
Après les heures les plus inquiètes
Que finissent les ascètes ;
Oh ! c’est vous la Thébaïde dernière
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LA LÉGENDE D’ANTONIA