Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
LA LEGENDE D’ANTONIA
L’Amante
Ô choses,
Vous me dites de profondes métempsycoses ;
Vos souffles apaisent
Les terreurs mauvaises ;
Vos douceurs enombrent
L’horreur des nocturnes décombres ;
Vos enlacements évoquent
Les anciens colloques.
Ô nuit des fiançailles,
Ordonnez-vous que j’aille
Vers les nouvelles épousailles ?
L’Amant
Ô jeune fille, ô dame,
Les murmures de la nuit brament
Dans les tréfonds de nos âmes.
Eh ! qu’importe souffrir,
Qu’importe mourir,
Si nos êtres se sont embaumés
D’avoir, un instant, aimé ?