Page:Dujardin - Les Lauriers sont coupés, 1887, RI.djvu/41

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J’ai des obligations sérieuses à remplir et il me faudrait me sentir allégée de ce côté pour me retrouver moi-même et être à vous. Je n’ai malheureusement aucune indépendance personnelle et de lourdes charges à soutenir ; alors même que mon cœur m’entraînerait vers le vôtre, je suis trop honnête femme pour vous dissimuler plus longtemps ma situation, ne connaissant pas la vôtre et ne sachant quels seraient les sacrifices que vous pourriez faire de suite pour me tirer de l’impasse si écrasante dans laquelle je me trouve. Après cet exposé voyez si vous pouvez être l’ami sur lequel je puisse absolument compter ; ou considérez cet aveu comme non avenu en m’oubliant à toujours.

» Léa d’Arsay. »

Ma seconde lettre.

« 10 février 1887.

« Ma chère amie,

» Je vous assure que je vous sais gré de votre franchise .......... »

Je lui ai répondu que je pouvais l’aider, mais que j’étais un peu effrayé de ces embarras énormes… Ces deux miennes premières lettres étaient assez convenables et proprement écrites.

« 18 février.

» Je regrette de ne pas me trouver chez moi .......... »

C’est sa troisième lettre. Mais auparavant il y a les choses que j’ai notées dans mon mémento.

« 10 : — Seconde lettre de moi .......... »

Oui ; continuons.

« Dimanche 13 février : — Je vais rue Stévens ; Louise me dit que Léa est souffrante et couchée ; histoire de la purgation refusée ; à demain.

» Lundi 14 février : — Une heure et demie, rue Stévens ; Léa me reçoit ; toilette bleu clair ; je reste une heure ; je l’interroge de ses embarras ; j’offre dix louis