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la comédie des amours


— Vous avez mis votre frais chapeau
Et votre ruban le plus beau,
Ah ! que la rose du renouveau
Vous ferait un joli joyau !

— Est-ce une rose qui nous embellit ?
Notre teint aurait-il pâli ?
Notre chapeau n’est-il assez joli ?



— Vos tailles se courbent, ô demoiselles,
Vos hanches ont des balancements de gazelles.
Vos cheveux s’envolent comme des ailes,
Quand vous valsez, sous vos dentelles
Vos cœurs sombrent comme des nacelles.

Quand je les tiens, vos mains
Perdent leur carmin.

Le soir parfois
Vous êtes sans voix,
Vous contemplez les bois
Avec des effrois,
Vous avez un émoi
Si vous voyez que je vous vois.