Page:Dujardin - Poésies, 1913.djvu/57

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Laissez votre miroir.
Fermez vos yeux bleus, vos yeux noirs.

Rêvez que l’aube qui naît aux branches
Vous rapporte vos joues blanches
Et vous rend vos frais regards de pervenche.

Rêvez que les dentelles
Ruissellent,
Qu’elles ont des ailes
Et que nulles ne furent plus belles.

Rêvez que des messieurs
Viennent des cieux
Pour contempler vos yeux,

Et que sous la fenêtre,
Quand le jour va paraître,
Ils seront là, les maîtres,

Pour vêtir votre front de voile nuptial.
Et vous mener au bal,
Et vous prendre à cheval…

Bonsoir, Pierrette !
Ne soyez pas coquette.