Page:Dulac - La Houille rouge.pdf/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les petits et les grands moyens de délester leurs flancs. Des scrupules les assaillirent d’abord et la peur réfréna leur phobie, mais cela dura peu. De même que les hommes, — lorsqu’ils sont entre eux, — se laissent aller à des considérations réalistes, de même, les femmes n’hésitent jamais entre elles, à se faire les confidences les plus graves et les plus intimes. Or, un conseil est vite jeté ; et l’on se passa la faiseuse d’anges, comme on se recommande la masseuse ou la manucure. Si un indiscret surprenait le crime et s’il criait son indignation, la femme lui imposait silence en lui disant :

— Mon Dieu ! je sais très bien que mon acte est répréhensible, mais vous conviendrez, n’est-ce pas, qu’avec le divorce, notre vieillesse est un problème difficile à résoudre, et que l’enfant le complique. De nos jours, l’homme est piqué de la tarentule de la retraite, et l’État s’évertue à en assurer une aux fonctionnaires, aux cheminots et aux ouvriers. Sa sollicitude est touchante. Mais malheureusement, elle néglige la retraite des mères, la seule pourtant qui soit véritablement sacrée. Alors, que voulez-vous… nous risquons notre vie pour diminuer une production qui ne nous est point payée. La division des lits nous contraint à la soustraction des berceaux ; pourquoi nous y obliger ? Nous ne demandions rien ! À ce pourquoi, les littérateurs répondirent que chacun devait vivre sa vie ; le Palais ricana. « Dura