Page:Dulaure - Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes, 1805.djvu/139

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Théodoret dit que l’on vénérait aussi, dans les orgies secrètes Éleusis, l’image du sexe féminin [1].

Pour justifier la présence de ces figures obscènes dans des mystères aussi saints, pour donner un prétexte à cette association du culte de Cérès et de celui du Phallus, voici la fable extravagante que les prêtres imaginèrent :

Cérès cherchait sa fille Proserpine que Pluton avait enlevée. Dans cette intention, elle parcourait le monde, tenant deux flambeaux qu’elle avait allumés aux feux du mont Etna. Elle arrive fatiguée à Éleusis, bourg de l’Attique. Une femme, nommée Baubo, lui offre l’hospitalité, lui fait un accueil gracieux, cherche par ses caresses à adoucir le chagrin dans lequel la déesse est plongée, et lui présente, pour la rafraîchir, cette liqueur fameuse dans les mystères, et que les Grecs appelaient Cycéon. Cérès, en proie à sa douleur, refuse avec dédain ce breuvage, et repousse la main de celle qui l’invite à se désaltérer.

Voyant que ses instances, plusieurs fois

  1. Castellanus, de Festis grœcorum, Eleusinia p. 143 et 144.