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Page:Dulaurens - Imirce, ou la Fille de la nature, 1922.djvu/143

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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE


M. Ferdinand… « ah ciel ! s’écria-t-il en regardant sa montre, il est cinq heures, je dois être chez la Duchesse… elle s’impatientera, je la trouverai pétrifiée… » il partit comme un éclair.

Ariste nous fit voir les spectacles de Paris ; il questionna mon mari sur ce qu’il pensait de la scène française. — « Ton théâtre, lui dit-il, est la gloire de la nation et le triomphe des spectacles de l’Europe ; c’est le seul qui éclipsera dans l’histoire les histrions d’Athènes et de Rome ; ta langue accentuée par la vérité et formée pour être l’organe de la philosophie, est devenue celle des peuples polis et des étrangers curieux de la culture de leur esprit ; mille chefs-d’œuvre dramatiques l’ont enrichie, le Français, toujours sage, la plume à la main, s’est assuré pour toujours l’empire de la scène. Tous les peuples ont mêlé des difformités à leurs productions ; on voit, dans leurs pièces, les morceaux les plus grands, balancés par des absurdités révoltantes, ou des ridicules monstrueux. Ta scène, corrigée de bonne heure des imperfections que toutes

    Paris, des provinces, et en faisait même des pacotilles pour les Indes ; il en fabriqua un pour un curé du diocèse de Sens, avec lequel ce prêtre remplissait les fonctions de son état, et donnait, pour trois sols, des extraits des registres de la paroisse. Dubois n’a point fait de bruit parce qu’un gueux, selon notre façon misérable de voir les objets, ne peut rien faire de merveilleux. M. Laurent, cinquante ans après, a copié son invention, il a réussi. M. Paris de Montmartel et la bande des publicains ses confrères, ont préconisé M. le chevalier de Bouchain ; voilà un homme miraculeux ! Le Sr. Dubois, malgré les fripons, les fermiers généraux et les sots, conservera toujours l’honneur de l’invention, et l’histoire oubliera son copiste.